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Le jour où j’ai cessé d’être quelqu’un…

Carnet de bord d’un séminaire intensif “Qui suis-je ?”

Il y a des silences qui vous réveillent.
Des regards qui percent les masques.
Et des lieux qui semblent avoir attendu votre chute depuis toujours.
C’était dans un vieux mas, perdu au milieu des collines sauvages du sud de la France, lors d’un séminaire intensif “Qui suis-je ?”.

Le seuil invisible

Je n’avais pas prévu de me retrouver là.
Je fuyais une rupture, une fatigue de vivre, un brouillard intérieur qui ne disait pas son nom.

Le gîte était isolé. Aucun voisin à l’horizon. Des chênes tordus, des sentiers rouges, et ce vent du matin qui sentait la pierre et le romarin.
Un lieu si beau que quelque chose en moi voulait déjà rester.
Mais aussi si nu que je n’avais nulle part où me cacher.

À peine arrivé, j’ai dû laisser mon téléphone, ma montre, mes livres.
On m’a demandé de ne pas parler en dehors des exercices.
Pas de bavardage.
Pas de tabac.
Pas de café.
Pas de musique.
Pas de sucre.
Pas de maquillage.
Pas de bijoux.
Pas de distraction.

C’était comme entrer dans un monastère sans dogme ni religion.

Et puis il y avait cette salle tout en longueur, sobre, avec des tapis au sol et une grande baie vitrée ouverte sur la vallée.
Là, un homme au regard calme nous a accueillis.

Il a dit :

« Ici, on ne cherche pas à comprendre. On cherche à faire l’expérience directe de la Vérité. Et la Vérité ne se laisse pas séduire par des efforts polis. »

Je me suis senti jugé. Puis soulagé. Il n’y avait rien à réussir. Rien à prouver.

« Dis-moi qui tu es ! »

L’exercice était simple, disait-on. Mais c’était un piège.
Deux par deux. Face à face. L’un posait la question :

« Dis-moi qui tu es. »

L’autre écoutait à l’intérieur, puis parlait. Sans chercher à bien faire. Sans répondre pour plaire. Juste dire ce qui venait.

Puis on échangeait.

Ma première partenaire s’appelait Claire. Une chevelure d’argent, un regard doux comme l’eau d’un lac. Elle m’a posé la question sans insistance :

« Dis-moi qui tu es. »

J’ai bégayé une suite de rôles.

« Je suis coach… j’ai deux enfants… je suis hypersensible… »

Elle n’a rien dit. Elle m’a juste regardé.
Et dans son silence, je me suis entendu : je récitais une carte de visite.

Au tour suivant, elle a fermé les yeux. Longtemps. Puis elle a dit :

« J’ai toujours cru être quelqu’un de gentil. Mais aujourd’hui, je sens comme un feu sourd en moi. Comme une bête muette, fatiguée d’être douce. »

Elle a rouvert les yeux. Ils étaient humides, mais paisibles.
Et moi, je suis resté sans voix. Parce que c’était vrai. Et beau.
Et parce qu’elle parlait de moi sans le savoir.

L’effritement

Le temps s’est aboli.
Douze heures par jour.
Face à des inconnus qui devenaient peu à peu des miroirs.
À force de demander « Dis-moi qui tu es », quelque chose a commencé à lâcher.

Je suis tombé sur un homme massif, silencieux, au visage buriné par les saisons. Il s’appelait Georges.
Quand je lui ai posé la question, il m’a juste regardé, bouche entrouverte, mains serrées sur ses genoux. Puis il a murmuré :

« Je suis fatigué de faire semblant. »

Et il a pleuré. Sans bruit. Sans drame. Juste des larmes d’une source ancienne.

C’est là que j’ai compris : ce que nous faisions n’avait rien d’un jeu.
C’était une traversée.
Une mise à nu sans violence.
Une chute sans vertige.

Je me suis surpris à parler à des inconnus de ma honte d’avoir été lâche, de mon besoin maladif d’être aimé, de mes peurs absurdes de décevoir.

Et personne ne fuyait.
Personne ne me donnait de conseil.
Ils écoutaient. Comme on écoute la mer.

Le basculement

Le troisième matin, tout a basculé.

Je sortais d’un rêve confus. Mon visage était froissé, mes pensées dispersées. Un jeune homme aux yeux clairs s’est assis face à moi.
Il m’a dit, doucement, presque tendrement :

« Dis-moi qui tu es. »

Et là… rien.
Rien ne s’est produit.
Mais tout s’est arrêté.

Plus de pensées.
Plus de rôle à jouer.
Juste une présence nue.
Pas “moi” qui regarde. Pas “lui” qui écoute.
Juste cette chose vivante, silencieuse, évidente.

Je ne l’ai pas compris. Je ne l’ai pas senti.
Je l’ai été.

Pendant quelques secondes – ou était-ce des siècles ? – j’ai su.

Et puis c’est revenu. Le mental. Les doutes. Les souvenirs.
Mais une empreinte était restée. Comme une brûlure douce.

Le retour au monde

Quand le séminaire s’est terminé, je suis resté dehors. J’ai regardé les collines.
Rien n’avait changé. Et pourtant, tout était neuf.

Je suis rentré à pied vers le petit chemin de terre, en silence.
J’ai souri à un arbre. J’ai remercié une pierre.
Je me suis senti en paix. Pas euphorique. Pas illuminé. Juste… là.

Je ne pouvais plus dire qui j’étais.
Mais je savais que je n’avais plus besoin de le dire.

Je pouvais vivre.

Pas en m’accrochant à une identité.
Mais en accueillant le mystère vibrant que je suis.

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